Archives de août, 2011

 

Problématique et analyse :Dénoncer ou servir le pouvoir ?Arman dédie ce monument à la fin de la guerre du Liban et à la paix retrouvée dans ce pays.
Date de création et contexte historique :La Guerre du Liban est un conflit qui s’est déroulé de 1975 à 1990 faisant entre 130 000 et 250 000 victimes civiles.
Auteur :Arman très connu pour ses accumulations d’objets érigés en œuvre d’art.Arman, Home sweet home, 1960, masques à gaz
Interprétation de l’œuvre :Sur la route de Beyrouth à Damas, il y a ce curieux monument, cadeau de la France au Liban.Les carcasses de chars et de canons coulées dans une gangue de béton symbolisent la paix retrouvée. Ils sont emprisonnés dans le béton, figés, stoppés net ne pouvant plus avancer. L’arrêt de la guerre est immédiatement visible et compréhensible dans cette œuvre. Le monument est haut de 32 m et pèse 6 000 tonnes. Il est visible de loin.Mais on peut aussi y voir une sorte de super-fortification, un bunker et un ouvrage militaire.De plus, il est à coté du Ministère de la défense, sur la route de Damas et il est interdit de le photographier.Curieux monument à la paix retrouvée, qui ressemble vraiment à un bunker. Cette oeuvre rappelle aussi les immeubles éventrés par les tirs durant la guerre, portant les stigmates des conflits. L’artiste en plongeant les chars dans du béton montre sa volonté d’arrêter la guerre. Le temps paraît comme suspendu dans cette oeuvre gigantesque. Le béton avec les ouvertures est comme rongé par le temps.
Rapport à la problématique :Arman dénonce la guerre dans ce monument aux chars incrustés dans du béton.
Vocabulaire spécifique :Monument, accumulation
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Cette œuvre monumentale est à rapprocher le Guernica  de Picasso, peinture elle aussi aux dimensions monumentales.
Autre :
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Comment Arman réussit-il à dénoncer la guerre ?

Etude réalisée à partir de nombreux articles sur le net.

Problématique et analyse :Dénoncer ou servir le pouvoir ? Jochen Gerz invite dans ce monument aujourd’hui enfoui dans le sol à dénoncer le fascisme et appelle à se souvenir de la shoah.« Monument contre le fascisme » affirme la volonté des artistes de ramener à notre esprit les méfaits engendrés par le fascisme, et pose se monument comme une opposition à ce régime.
Date de création et contexte historique :; inauguration le 10 octobre 1986,disparition totale le 10 novembre 1993.L’œuvre a été progressivement enfouie dans le sol et aujourd’hui, seuls sont visibles au centre de la place le sommet de la colonne aujourd’hui sous verre et le panneau de texte invitant les personnes à signer.
Auteur :Jochen GERZ et ESTHER SHALEV-GERZ,
Interprétation de l’œuvre :Jochen Gerz a installé dans la ville de Harbourg une colonne d’acier haute de 12 mètres recouverte d’un mince couche de plomb. Quatre stylets étaient accrochés à la colonne. Il y avait écrit dans sept langues une invitation à signer en gravant sur la colonne son nom avec les stylets prévus à cette occasion. Au fur et à mesure que l’espace était rempli, la colonne était enfouie dans le sol afin de dégager une nouvelle surface libre. Le passant devient co-auteur de l’œuvre interactive.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jochen_Gerz

Ce monument rappelle les stèles avec les inscriptions des personnes disparues dans les camps de concentration, notamment dans le camp de Buchewald. « Les signatures, de personnes vivantes, sur la colonne forment une longue liste semblable à celles des noms de victimes de l’holocauste.Des tirs, des graffitis avec « étrangers dehors » mais aussi des croix gammées ont été tracées sur ce monument qui témoigne ainsi de la réaction du public face à l’holocauste. C’est une pétition géante en acier, un tract monumental. Ce monument entre dans la tradition des pierres gravées de tous les temps.« Nous invitons les citoyens de Harburg et les visteurs de cette ville à ajouter ici leurs noms aux nôtres. Cela doit nous inciter à être et demeurer vigilants. Au fur et à mesure que les noms couvriront cette colonne de 12m, elle s’enfoncera progressivement dans le sol. Un jour elle aura complètement disparu et la place du Monument de Harburg contre le fascisme sera vide. Car rien ne peut au long cours s’ériger à notre place contre l’injustice » E.S-G.et J.G. La colonne s’enfonça en 8 étapes du 10/10/86 au 10/11/93.Elle est désormais visible par fragment à travers une fenêtre-meurtrière. »On érige un monument à la mémoire de quelque chose, ici le mouvement est inversé, de l’ordre de l’enfouissement comme étaient autrefois enfouies les « capsules temporelles », sortes de conteneurs remplis d’objets divers d’une époque devant être exhumés à une date donnée. L’oeuvre de Gerz est une capsule temporelle, un témoignage dans le temps.Plaque recouvrant une capsule temporelle enfouie en californie en 1996 et devant être ouverte en 2075.

Rapport à la problématique :Jochen Gerz dénonce le fascisme en invitant le public à prendre parti dans cette œuvre. C’est une oeuvre collective invitant le public à s’engager contre la dictature.
Vocabulaire spécifique :Monument.
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Cette œuvre monumentale est à rapprocher le Guernica  de Picasso, peinture elle aussi aux dimensions monumentales. Peter Eisenmann, Monument à la shoah
Autre :Le monument a pour but de faire revivre au présent un passé englouti dans le temps. — (Françoise ChoayL’Allégorie du patrimoine (1992), éd. Seuil, coll. la couleur des idées, 1999 (édition revue et augmentée)Monument et monument historique, p. 21.) L’étymologie du mot monument: Du latin monumentum, dérivé du verbe moneo (se remémorer).Témoignage de Jochen Gerz: » L’art est un mécanisme qui joue avec l’oubli. Il ne peut pas y avoir de mémoire là où il n’y a pas d’oubli. La mémoire doit surgir de l’oubli »http://www.civismemoria.fr/contribution/?module=contrib&contrib=516
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Comment Jochen Gerz réussit-il à toucher les spectateurs dans cette œuvre et à les faire participer ?

Christian Boltanski

Personnes.

Diapositive02

Installation monumentale comprenant:

⁃               un mur de caisses rouillées et numérotées de biscuits

⁃               50 tonnes de vêtements achetés dans des friperies

⁃               une pince de chantier rouge

⁃               des hauts-parleurs

⁃               des néons

Lieu et date de cette installation: Grand Palais à Paris en janvier 2010

Rapport à la problématique: Boltanski, dans Personnes, dénonce les crimes contre l’humanité notamment la shoah. On peut voir dans cette oeuvre également une référence aux charniers.

Description et interprétation de l’oeuvre:

Le visiteur commence par se heurter à un haut mur de caisses de biscuits numérotées s’élevant devant lui comme un écran géant barrant la vue de ce qui se trouve derrière. C’est un mur de séparation entre l’extérieur et l’intérieur de l’oeuvre. On peut songer au mur de Berlin séparant jusqu’en 1989 Berlin Est de Berlin Ouest. Ces caisses empilées, accumulées, évoquent également les cimetières espagnols ou des urnes funéraires où les personnes ne sont plus que des numéros. Comment ne pas songer aux déportés tatoués par les allemands les considérant comme de simples numéros sans identité, sans nom ni prénom ? D’ailleurs le titre Personnes n’évoque-t-il pas l’anonymat ? Les ombres des visiteurs sont projetées sur le mur formant des troupes de silhouettes sombres glissant, dansant sur les caisses de biscuits telle une danse macabre. Voir le film http://www.artnet.fr/magazine/expositions/SPIES/Boltanski.asp  »

La Danse macabre est un élément, le plus achevé, de l’art macabre du Moyen Âge, du xive au xvie siècle. Par cette sarabande qui mêle morts et vivants, la Danse macabre souligne la vanité des distinctions sociales, dont se moquait le destin. » http://fr.wikipedia.org/wiki/Danse_macabre

Danzas_de_la_muerte

Danse macabre de Guyot Marchant 1486 On entend une rumeur parvenir à nos oreilles sans pouvoir identifier nettement les bruits. On perçoit un brouhaha, comme un martellement mêlé de sons de voix. « Beaucoup de monde, une foule de personnes se trouverait-elle à l’intérieur ?», se demande-t-on. Une fois le mur passé, le visiteur pénètre au coeur de la nef de verre du Grand Palais, à  l’intérieur de l’oeuvre où un vacarme saisissant se fait précisément entendre. Bruits d’usine ou de machines, le spectateur a du mal à identifier la rumeur étourdissante. Ce sont des enregistrements de battements de coeurs juxtaposés puis diffusés à grand volume qui se mélangent avec les commentaires des visiteurs. Les spectateurs, d’ailleurs, sont invités à enregistrer leur propre organe vital pour cette installation interactive. Cette pulsation géante incarne la vie dans cette œuvre où la mort est omniprésente. La pulsation de la vie dans cette oeuvre incarne le temps qui passe, la vie qui s’écoule. Personnes est un coeur gigantesque, un coeur universel. Sur le sol sont répartis, disposés en allées formant un quadrillage, 70 rectangles de vêtements multicolores et qu’on devine déjà portés. « Tout se déplie au sol, dans une dimension d’où la vie s’est retirée. » 1 On se croirait dans un cimetière avec des sépultures gisant au sol. Des hauts-parleurs  accrochés à des poteaux situés dans les angles des rectangles de vêtements diffusent le son des coeurs battants. « le grondement doit être physiquement et psychiquement insupportable »2 Des câbles relient les poteaux, obligeant les visiteurs à suivre un chemin précis éclairé par des néons diffusant une lumière froide. « J’ai l’impression d’être dans une décharge » s’écrie une visiteuse.3 Cette installation fait penser aux barraquements dans les camps de concentration. Les câbles renvoient aux fils de fer barbelés dans les camps. C’est l’hiver, le froid fait partie de l’oeuvre précise l’artiste. Le visiteur est saisi par la température qui favorise le recueillement, la méditation et même l’effroi. En effet, cette installation évoque les camps de concentration conçus par les nazis. Christian Boltanski est né dans une famille juive et cite dans ce travail cette période tragique de l’histoire. Les nazis dépouillaient leurs victimes de tous leurs biens jusqu’aux couronnes en or dentaires. Ils en faisaient des piles qu’ils recyclaient. L’artiste veut mettre le spectateur face à l’Histoire, face à l’horreur humaine, dénonçant les crimes contre l’humanité en créant cet événement commémorant la shoah. En effet, cette installation Personnes ressemble fort à une industrie de la mort. Au fond de la pièce se trouve une pyramide gigantesque de vêtements au sommet de laquelle une pince géante de chantier vient saisir puis relâcher quelques vêtements au hasard. Il montre ici le jeu de la vie et de la mort. Cette pince serait « le doigt de Dieu » selon l’artiste. Mais celle-ci nous rappelle également les pinces des fêtes foraines. C’est le seul clin d’oeil humoristique dans cette oeuvre tragique. Comment ne pas songer à la pesée des âmes ou au jugement dernier ? Et c’est avec stupeur que l’observateur voit les vêtements retomber au sommet de la pyramide comme des corps morts lorsque la grue les relâche. Assisterait-on à une pesée des âmes effectuée par la grue où aucune personne ne serait épargnée ? ?

Jugement Dernier: Le Jour du Jugement Dernier (ou Jour de la Résurrection ou Jour du Seigneur ou encore Jour de la Rétribution) est, selon les religions abrahamiques, le jour où se manifestera aux humains le jugement de Dieu sur leurs actes et leurs pensées. Certains seront damnés alors que d’autres seront trouvés justes aux yeux de Dieu. Le devenir des damnés et des justes n’est pas le même selon tous les textes. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_jugement

Le damier formé par les rectangles de vêtements, la pyramide au fond de la salle, l’architecture avec les voûtes du Grand Palais reprennent la structure d’un tableau célèbre de Van Eyck: La Vierge au Chancelier Rolin, du Xvème siècle. Diapositive12

L’oeuvre de Boltanski est un triptyque: composée de trois parties:

_ le mur de caisses de biscuits

_ les rectangles de vêtements au sol

_ la pyramide de vêtements avec la pince géante

Définition de triptyque : Dans le domaine des Beaux-arts, un triptyque (du grec τρίπτυχος, plié en trois) est une œuvre peinte ou sculptée en trois panneaux, dont les deux volets extérieurs peuvent se refermer sur celui du milieu. http://fr.wikipedia.org/wiki/Triptyque

Toute en horizontalité en son coeur, l’installation forme une verticale à l’entrée avec le mur puis avec le mouvement de la pince montant et descendant au sommet de la pyramide cônique. C’est une oeuvre pénétrablemonumentale où l’image et le son jouent leur rôle. On peut dire que c’est une oeuvre d’art totaleCitations de Boltanski: « Ce qui m’intéresse principalement aujourd’hui c’est que le spectateur ne soit plus placé devant une oeuvre, mais qu’il pénètre à l’intérieur de l’oeuvre. » « Cette installation est conçue pour produire un puissant sentiment d’oppression » « La grue représente le doigt de Dieu » La mémoire absente est au coeur de l’oeuvre. La vie invisible et seulement audible, réduite à un seul son de battement de coeurs rend les voix des spectateurs encore plus vivante. Après avoir ressenti l’effroi, le visiteur ne peut que ressentir la vie couler dans ses veines.

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123: http://www.artnet.fr/magazine/expositions/SPIES/Boltanski.asp Citations de Christian Boltanski: « Ce qui m’intéresse principalement aujourd’hui c’est que le spectateur ne soit plus placé devant une oeuvre, mais qu’il pénètre à l’intérieur de l’oeuvre. » « Même les réactions des spectateurs, ses peurs ou ses colères, sont partie intégrante du déroulement de l’oeuvre. »  » Cette installation est conçue pour produire un puissant sentiment d’oppression » « La grue représente le doigt de Dieu » http://archeologue.over-blog.com/article-monumenta-boltanski-l-absence-la-presence-et-le-hasard-43021631.html http://www.parisetudiant.com/etudiant/sortie/personnes-christian-boltanski.html

Rapprochement avec d’autres oeuvres: Oeuvre d’art totale, pénétrable, impression d’entrer dans une décharge: la Demeure du ChaosPrimo Levi: poème en introduction de son livre:  Si c’est un homme

« Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c’ est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c’est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu’à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N’oubliez pas que cela fut,
Non, ne l’oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfant.3
Ou que votre maison s’écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous. »

Turin, Janvier 1947, Primo Levi http://fr.wikipedia.org/wiki/Si_c’est_un_homme

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Kusturica dénonce la persécution des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Court-métrage réalisé à partir de la célèbre peinture de Picasso.Le film est marqué par une réflexion sur l’art, le montage, la lumière et les portraits de visages, mais également l’obsession de son auteur pour les injustices absurdes et monstrueuses de la guerre, et la famille mutilée.
Date de création et contexte historique :Film de fin d’études, Guernica (1978) d’ Emir Kusturica aborde l’antisémitisme vu par l’oeil d’un enfant qui apprend sa judéité au moment même où le nazisme impose aux juifs de porter en brassard l’étoile de David. (source internet)
Auteur :Emir Kusturica,Né à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) en novembre 1954
Interprétation de l’œuvre :« Le film est marqué par une réflexion sur l’art, le montage, la lumière et les portraits de visages, mais également l’obsession de son auteur pour les injustices absurdes et monstrueuses de la guerre, et la famille mutilée. ».-       L’enfant découpe des photos de famille en mutilant le nez des personnages afin de réaliser un photomontage dont la composition d’ensemble rappelle celle de la peinture de Picasso. Un œil est au centre de la composition.-       Film réalisé en noir et blanc ce qui accentue l’effet dramatique.-

De nombreux cadrages à l’intérieur de chaque plan découpé en une série d’images assemblées : par exemple dans la photo extraite du film ci-dessus, la fenêtre découpe l’image en plusieurs parties auxquelles s’ajoutent les fragments de photos découpées et en arrière-plan un tableau flou accroché au mur. Kusturica reprend l’idée de fragmentation des corps présente dans la peinture de Picasso.-       « Condensé collé et découpé de photographies représentant des têtes, album d’une famille juive éclatée, massacrée puis reconstituée par la main d’un jeune garçon. L’oeil central du collage, en survol au-dessus des têtes, est au moins autant celui de l’enfant dont l’éveil à la cruauté du monde a débuté, que l’oeil attentif du cinéaste. Mais aussi, sans douter, l’oeil des spectateurs complices de Guernica. ».

–       Le film s’achève sur une autre citation de Picasso : Les Ménines  dont il reprend la composition d’ensemble.

Les Ménines de Picasso

Les Ménines de Vélasquez

 

Rapport à la problématique :Kusturica dénonce les idées antisémites dans ce film en reprenant les grands traits de la composition de Guernica de Picasso.
Vocabulaire spécifique :Le contraste de clair-obscur.
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Rapprochement à faire avec les corps fragmentés présents dans la peinture de Picasso, le parti-pris du noir et blanc. Le découpage (Picasso peint des figures en aplat, sans volume comme des images découpées et planes) (le petit garçon découpe des photos, Kusturica découpe ses plans en plusieurs images.
Autre :http://www.youtube.com/watch?v=m6e2-AbMVoUExtrait du film de Kusturica sur YoutubeInformations sur l’artiste et le film:http://www.cadrage.net/films/guernica.htm
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Quels sont les points communs entre le film de Kusturica et la peinture de Picasso ?

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Personnage anonyme qui dans ses œuvres dénonce des faits politiques et sociaux. Veut perturber le public avec des images choc en général contre les guerres.
Date de création et contexte historique :Parmi ses grands coups, il s’est rendu à la frontière Israélo-palestinienne (West Bank) en 2005, afin de peindre sur le mur de Gaza, séparant Israéliens et Palestiniens. Il réalise neuf peintures, pour la plupart très incisives. Enfants qui font des châteaux de sable, paysages fantastiques, petite fille qui se laisse porter par des ballons. À sa façon, il crie à l’injustice et fait réfléchir. Son oeuvre est mondialement reconnue comme étant une voix dénonçant l’iniquité et l’inégalité, criant haut et fort ce que des millions de personnes pensent.
Auteur :Né en 1974. Personnage mythique de la scène graffiti qui est anonyme et qui signe toutes ses œuvres avec un pseudonyme. Il est l’auteur d’un manifeste publié sur son site internet. Banksy serait un artiste du Street art (Graffiti) originaire de Bristol, en Angleterre. Son art est un mélange d’ironie, d’irrévérence, d’humour et comporte très souvent des messages très clairs comme ses interventions entre Israël et la Palestine. Il est pour la liberté, pour la justice, contre la guerre, la famine et tous les fléaux causés par l’homme.
Interprétation de l’œuvre :Banksy représente dans ses œuvres exécutées au pochoir et parfois préparées à l’ordinateur,  à la frontière israélo-palestinienne des petits coins de paradis. Ici, des enfants jouent dans le sable avec un paysage paradisiaque affiche en trompe-l’œil en arrière plan. Banksy perce le mur séparant les deux territoires en offrant des paysages de paix au regard. Ses œuvres sont en étroite relation avec le site : on voit sur la photographie de son œuvre, un grillage et des barbelés qui donnent un effet dramatique à la scène.Contraste personnages peints en aplat noir et blanc, au pochoir avec le paysage en trompe-l’œil en arrière plan : contraste espace plan/espace illusionniste. »Banksy a fondé le projet « Santa’s Ghetto » en réalisant des peintures sur le mur de Gaza afin de redonner espoir aux habitants palestiniens. En 2005, aidé par d’autres artistes, comme Ron English, un Américain, le mur de séparation prend petit à petit les couleurs d’une toile artistique géante, comme avec l’image de la petite Vietnamienne brûlée au napalm qui tient par la main Mickey Mouse et Ronald McDonald. »

http://fr.wikipedia.org/wiki/BanksyKim Phuc, brûlée au napalm – Nick UtWikipédiaConcernant ce projet, Banksy raconte dans son livre Wall & Piece, qu’un jour, alors qu’il peignait sur le mur de séparation, un habitant est venu lui dire : « vous embellissez le mur ». Banksy, flatté : « Merci, c’est gentil », fut aussitôt coupé par le vieil homme : « On ne veut pas que ce mur soit beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous ».

http://www.bizwall.net/archive/helenbeck/BANKSY/fr/Biographie.html

Rapport à la problématique :Œuvre qui dénonce les actes de guerre entre Israël et la Palestine
Vocabulaire spécifique :Trompe-l’œilContrastePochoir
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :S’est inspiré d’Ernest Pignon-Ernest artiste travaillant in situ (sur le site, en créant une relation avec le décor, l’espace environnant).Les ombres de Nagasaki et d’Hiroshima ont hanté Ernest PIgnon Ernest. Il a apposé des images peintes, de personnes dans le désarroi, chômeurs, dessinées, sérigraphiées sur du papier fragile, sur les murs des cités, dans des cabines téléphoniques, qui se marient à l’architecture urbaine, et acceptées par les populations qui les défendent même de leur dégradation lente (Naples). Ernest Pignon-Ernest dénonce l’art construit pour les musées et expositions...au début il y a un lieu, un lieu de vie sur lequel je souhaite travailler. J’essaie d’en comprendre, d’en saisir à la fois tout ce qui s’y voit : l’espace, la lumière, les couleurs… et, dans le même mouvement ce qui ne se voit pas, ne se voit plus : l’histoire, les souvenirs enfouis, la charge symbolique… Dans ce lieu réel saisi
ainsi dans sa complexité, je viens inscrire un élément de fiction, une image (le plus souvent d’un corps à l’échelle 1). Cette insertion vise à la fois à faire du lieu un espace plastique et à en travailler la mémoire, en révéler, perturber, exacerber la symbolique
… Ernest Pignon Ernest.

La démarche de Banksy suit cette voie.

Autre : Sources site internet Banksyhttp://www.banksy-art.com/art-banksy.htmlhttp://www.pignon-ernest.com/

Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Qu’est-ce qu’un trompe-l’œil ?Ici Banksy représente la colombe de la paix avec un gilet pare-balles. Une cible peinte en rouge est représentée sur son ventre. On peut rapprocher cette colombe de celle peinte par Picasso dans Guernica, poignardée avec un couteau.Sources: Wikipedia et site de l’artiste. Idem pour Ernest PIgnon Ernest

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Ce tableau dénonce le pouvoir.
Date de création et contexte historique :Création : 1920L’œuvre est une peinture à l’huile intégrant des collages sur toile.

Les techniques utilisées rapprochent Otto Dix du courant « dadaïste », mais ce tableau s’inscrit dans le courant expressionniste, en ce que l’art est un moyen d’exprimer des angoisses et une révolte face à la situation sociale et économique difficile.

 

Auteur :Otto Dix est allemand, né en 18921. Il participe à la guerre en tant que simple soldat, engagé volontaire, il est foncièrement militariste en 1914. Il trouve que la guerre est « juste ». Après la guerre, il devient antimilitariste et veut dénoncer les horreurs de la guerre à travers soin art.

Après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, Dix est considéré comme un artiste « dégénéré »,  ses tableaux sont détruits en grande partie.

 

Interprétation de l’œuvre :L’horreur de la guerre : mutilation, prothèses, handicaps. –       Les victimes directes sont : le mutilé, le cul de jatte.

–       Les victimes indirectes : l’enfant et la femme.

–       Les artifices réparateurs proposés à la société sont : les perruques, corsets et prothèses.

La crise sociale :

–       1er plan : ceux qui s’en sortent : le cul de jatte-ancien combattant-et l’hommes-bras qui a profité de la guerre pour s’enrichir.

–       2ème plan : les perdants : le mutilé mendiant, la femme veuve prostituée, l’enfant orpheline

–       Arrière plan : la remise en cause des normes esthétiques et morales : prothèses=marionnettes, buste=prostitution, perruques=travestissement.

La crise politique :

–       Le tract antisémite de la ligue des anciens combattants accusent les juifs et les  socialistes d’être responsables de la guerre.

–       Les bourgeois sont les décideurs : le chien montre les crocs

–       La faux traverse le tableau : la violence se retournera contre les profiteurs

 

Rapport à la problématique :Ce tableau veut dénoncer la violence politique qui existe à la fin de la première guerre mondiale et témoigne de la brutalisation des sociétés en temps de paix.
Vocabulaire spécifique :Antimilitarisme, crises, expressionisme
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Guernica, de Pablo Picasso qui réagit après le bombardement de la ville en 1936
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Quelles sont les intentions d’Otto Dix ?Pour quelle raison le régime d’Hitler rejette-t-il Otto Dix à partir de 1933 ?

 

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Kata Legrady dénonce l’utilisation des enfants-soldats pendant les guerres.
Date de création et contexte historique :Exposition 6 février 2010 > 6 mars 2010 Gallery Rabouan Moussion
Auteur :L’artiste Kata Legradyest née en Hongrie en 1974. A l’effondrement du régime en 1989, la démocratisation apporta son lot de nouveautés, parmi lesquelles… des Smarties.
Interprétation de l’œuvre :Photographie agrandie pour figurer le regard de l’enfant, arme représentée de manière frontale, de face sans effet de profondeur ni de perspective dans le but de créer une image choc.Image qui séduit dans un premier temps avec les couleurs vives des smarties  puis qui repousse à cause de la présence de l’arme. »Des images à la précision clinique et vibrante de couleur hantées, précise l’artiste, par celles d’enfants-soldats ou d’autres indicibles abominations. » L’objet obtenu peut être exposé tel quel. Il est alors présenté sous cloche ou sous verre comme une curiosa ou un puissant talisman, ou bien il peut être photographié.http://www.actuart.org/pages/kata-legrady-armes-de-guerre-et-bonbons-colores-5641294.htmlDans ce cas, l’échelle peut être modifiée et l’objet démesurément agrandi. Celui-ci apparaît toujours de manière frontale, éclairé par une lumière étale, se détachant sur un fond blanc immaculéContraste d’attraction/répulsioncontraste maximum avec le fond blanc/couleurs vives/arme noir et gris

http://www.galerie-rabouan-moussion.com/fr/expositions/bombs-candies/10

Rapport à la problématique :Cette œuvre dénonce la fascination des armes et leur utilisation par les enfants en période de guerre.
Vocabulaire spécifique :ContrasteFrontal
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Image choc à rapprocher de Guernica de Picasso (grand format, frontalité, contraste) et celles de Banksy.
Autre :
Liens et informations:http://mycontemporary.com/fr/artistes/kata-legrady

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Comment Otto Dix , témoin de son temps, s’engage en dénonçant l’horreur de la guerre dans le tableau « les joueurs de skat »? ..
Date de création et contexte historique :« Invalides de guerre jouant aux cartes », 1920

huile et collage sur toile, 110×87 cm, galerie nationale de Berlin.

Réalisée 1920 cette peinture appartient au mouvement DADA.

DADA est un mouvement artistique né en 1914 à Zurich et à Berlin. Les dadaïstes de Berlin voulaient mettre en évidence les infirmités des soldats dues à la guerre. « la guerre est une affaire monstrueuse » O. Dix. C’est la raison pour laquelle ils créent de nouvelles formes d’expression, une esthétique de la laideur, une « nouvelle objectivité ».

La réalité est déformée pour provoquer une réaction émotionnelle. Elle est stylisée pour atteindre une plus grande intensité.

La société allemande a été choquée par ses œuvres car elles ne présentaient pas les soldats allemands en héros.

Les nazis ont censuré ses toiles, les considérant comme un art  «dégénéré».

Auteur :Otto Dix 1891-1969 né et mort en Allemagne

Il a participé à la Première Guerre mondiale. Il a participé la «guerre des tranchées» sur le front français et le front russe.

Il est gravement blessé plusieurs fois. La guerre, qui le traumatise profondément, deviendra le thème majeur de son œuvre,

dans ses toiles, mais aussi dans de nombreux dessins et gravures.

Interprétation de l’œuvre :L’espace

Réalisé après l’armistice cette toile représente une scène de la vie quotidienne, elle se situe sans doute dans une taverne.

Ce n’est pas un champ de bataille, c’est un espace civil.

Les éléments du décor

-A droite un porte manteau aux crochets menaçants.

-Au dessus des trois hommes sont affichés des articles de journaux allemands qui font référence au conflit franco-allemand

pendant la première Guerre Mondiale

-A gauche un lampadaire où l’on distingue une tête de mort, éclaire la scène.

-En bas du tableau: un enchevêtrements de pieds de table, de tabourets et de prothèses de bois occupent le tiers de l’espace et

procure à l’oeuvre un caractère d’instabilité.

les personnages

-Au centre du tableau sont représentés trois anciens combattants jouant aux cartes assis autour d’une table. Ces trois

caricatures ne peuvent plus tenir les cartes en main: prothèses, pieds et bouches les remplacent dans cette fonction. Ils sont

difformes , estropiés, affreux.

Couleurs

Toutes les couleurs tournent autour du verdâtre, noir, et bleu foncé, elle confèrent au tableau une atmosphère glauque.

Construction

Le cadrage serré du tableau est centré autour des trois figures du premier plan. Elles sont étroitement assises autour d’une

petite table circulaire sur un fond sombre. Les lignes cassées et confuses induisent un déséquilibre dans la construction et

renforcent l’idée de mal être chez le spectateur.

Rapport à la problématique :Ce tableau relate l’horreur des blessures lors des combats de la première guerre mondiale. Les personnages sont des

caricatures des anciens combattants. Ils sont difformes, estropiés. Ils symbolisent les traumatismes de la guerre.

Vocabulaire spécifique :Oeuvre figurative utilisant des formes caricaturales.

 

Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :GUERNICA de PICASSO, seconde guerre mondiale

comparaison des couleurs des formes, des procédés plastiques de l’artiste

la naissance de l’affiche

Autre :Ici, vous insérez votre texte, les lignes s’ajusteront automatiquement ..
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Quels sont les moyens plastiques utilisés par Otto DIX pour montrer les horreurs de la guerre?

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?

Comment David met-il Napoléon en avant dans ce tableau ?

Date de création et contexte historique :

Ce tableau a été peint en 1800, il en existe cinq versions. Il a servi de portrait officiel de Napoléon. La tableau évoque le franchissement du col alpin au début de la seconde campagne d’Italie. Il est considéré comme un peintre classique, il est attaché à l’esthétique antique (grecs et latins). Il est très admiratif de Napoléon et en devient le peintre officiel.

 

Auteur :

Jacques-Louis David est un peintre français né à Paris le 30 août 1748 et mort à Bruxelles le 29 décembre 1825. Il est considéré comme un peintre classique, il est attaché à l’esthétique antique (grecs et latins). Il est très admiratif de Napoléon et en devient le peintre officiel.

 

Interprétation de l’œuvre :

Bonaparte est représenté sur son cheval qui se cabre. Il indique à son armée, visible à l’arrière-plan, la direction à suivre. Son visage impassible est mis en avant par sa blancheur, impression de calme et de détermination.

L’ensemble du tableau est parcouru par un mouvement vers la gauche, et donc vers l’Autriche et l’Italie. Ce mouvement est visible dans le mouvement de la queue du cheval, dans le drapé, dans le geste de Napoléon.

Au premier plan, sur les pierres, sont gravés les noms d’illustres guerriers qui ont, eux aussi, traversé les Alpes : Hannibal et Charlemagne. Napoléon est implicitement mis à leur niveau.

Rapport à la problématique :

Idéalisation de Napoléon, le tableau contribue à la propagande en faveur du futur empereur. Celui-ci est présenté comme un chef de guerre charismatique qui sait motiver ses troupes.

 

Vocabulaire spécifique :

Culte de la personnalité.

Propagande.

Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :

D’autres œuvres de Jacques-Louis David ont été étudiés ou abordées en cours :  Napoléon en costume de sacre (1805), le sacre de Napoléon (1808).

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Charlie Chaplin entreprend de dénoncer, par le rire, la prise du pouvoir d’Hitler en Allemagne ainsi que sa politique totalitaire et antisémite.
Date de création et contexte historique :1938/1939, film américain, noir et blanc.Hitler est arrivé au pouvoir en Allemagne après des élections législatives favorables au parti nazi, il est nommé chancelier en 1933. Il se fait rapidement accorder les pleins pouvoirs par le parlement. Il démarre une politique d’expansion et d’exclusion dès 1933. 
Auteur : Charles Spencer Chaplin dit Charlie ChaplinNé en 1889 à Londres (Royaume-Uni) – mort en 1977 à Vevey (Suisse). Acteur, réalisateur, producteur, scénariste, écrivain, compositeur.  
Interprétation de l’œuvre :Depuis les Etats-Unis, Chaplin visionne les films tournés lors de l’accession au pouvoir  d’Hitler en tant que chancelier et perçoit la dangerosité d’un tel chef d’Etat qui détient de surcroit tous les pouvoirs entre ses mains. Chaplin veut mettre en lumière les travers d’Hitler afin de prévenir les peuples et les dirigeants du danger potentiel. La morale du film est exposée avec force dans le discours final. Il permet à Chaplin de transmettre son message : les peuples doivent rester libres, et  la démocratie est la seule forme de gouvernement qui le permet.

 

Rapport à la problématique :Chaplin dénonce le pouvoir mis en place par Hitler en Allemagne : exclusion des juifs, exactions de la police, autoritarisme et exaltation du chef, politique d’expansion du territoire allemand, confiscation du pouvoir. 
Vocabulaire spécifique :Allemagne nazie, antisémitisme, régime totalitaire, camps de concentration, ghetto.
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :« la vie est belle » de B. Benigni (aspect non abordé en classe)
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Peut-on traiter d’un sujet aussi grave en utilisant le rire ?Quelles sont les ressemblances entre le régime d’Hinkel et celui d’Hitler ?Qui exprime sa propre opinion dans le discours final ? Quelle est-elle ?

Discours final

 

« A ceux qui peuvent m’entendre, je  dis : ne désespérez pas. Le malheur qui a fondu sur nous n’est que le résultat d’un appétit féroce, de l’amertume d’hommes qui redoutent la voie du progrès humain. La haine des hommes passera et les dictateurs périront, et le pouvoir qu’ils ont usurpé du peuple retournera au peuple. 

 

Vous le peuple, vous avez le pouvoir de créer cette vie libre et splendide…de faire de cette vie une radieuse aventure. Alors, au  nom de la démocratie, utilisez ce pouvoir…unissons-nous tous ! »

 

La liberté guidant le peuple

Eugène Delacroix

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Comment Delacroix met-il en avant les trois glorieuses ?

 

Date de création et contexte historique :Le tableau date de 1831. Il fait référence à une révolte parisienne, « les trois glorieuses » qui a eu lieu les 27, 28 et 29 juillet 1830. La population s’était révoltée contre le roi Charles X. Les rues de paris sont bloquées, des barricades sont mises en place et des émeutes ont lieu.

 

Auteur :Eugène Delacroix est un peintre français né en avril 1798 et mort en 1863. Il sera un des principaux peintres du courant romantique.

 

Interprétation de l’œuvre :L’arrière-plan du tableau place la scène à Paris puisqu’on voit les tours de Notre-Dame de Paris.

Cruauté de la peinture : les victimes sont au premier plan et leur représentation est assez crue.

Nombreux rappels de bleu, de blanc et de rouge dans l’ensemble du tableau.

Opposition entre les deux personnages situés à gauche, l’un est en haillons, l’autre est habillé de manière bourgeoise. Cela montre que l’ensemble de la population est unie dans un même combat.

La femme représente la France, c’est une allégorie. Elle conduit la révolte et incite les révolutionnaires à poursuivre la lutte. Elle est armée et tient dans sa main un drapeau français. Sa poitrine est dénudée, ce qui montre sa liberté.

A ses côtés on peut voir un jeune garçon,

Rapport à la problématique :Les trois glorieuses sont présentées comme un moment d’union entre la bourgeoisie révolutionnaire et le peuple de Paris. Cette révolte est un moment important d’union de la population française et elle est représentative du développement d’un esprit républicain dans le pays.
Vocabulaire spécifique :Allégorie : La femme représente la France.
Clair-obscur.
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Le personnage de Gavroche dans Les Misérables de Victor Hugo a été inspiré par le personnage à la droite de Marianne. C’est un des rares exemples d’inspiration de la littérature par la peinture.
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Notion d’allégorie à expliquer. Présentez d’autres allégories.



Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Le portrait officiel est une véritable mise en scène dans laquelle la fonction et la personnalité de l’officiel sont représentées et où la technique utilisée joue un rôle dans l’élaboration du sens de l’image. L’artiste ici sert le pouvoir.
Date de création et contexte historique :1981, après la victoire aux élections présidentielles de François Mitterrand.Mandats : 1981-1995
Auteur :Gisèle Freund, née Gisela Freund à Schöneberg, près de Berlin, le 19 décembre 1908 et morte à Paris le 30 mars 2000, est une photographe française d’origine allemande.
Interprétation de l’œuvre :

  • Image à l’arrière-plan flou, composée de grandes masses sombres et lumineuses (visage, costume, boiseries, livres). On dirait une icône byzantine avec le personnage représenté sur fond d’or. Les reliures dorées jouent ce rôle dans ce portrait. Mitterrand est pris en costume civil, pour la première fois dans l’histoire du portrait officiel : en Chef d’Etat assis. Le mot d’« État » vient du latin stare « se tenir debout », le verbe « présider » vient, lui, de praesidere « être assis », « siéger », « être assis devant, en avant ». François Mitterrand renoue sciemment avec une très ancienne figuration du pouvoir suprême trônant en majesté.
  • •La célèbre peinture d’Antonello da Messina, la Vierge de l’Annonciation, œuvre majeure de la Renaissance, est aussi citée dans la composition du portrait de François Mitterrand, avec le livre situé dans la partie inférieure droite de l’image, la position des mains dirigées en direction de l’observateur, mais aussi avec la présence d’un contraste fort entre les masses sombres et les parties claires.
    • Photographié de face. Le Président fixe l’objectif pour que son regard croise celui du spectateur. L’intensité du regard est importante. Les yeux sont les détails les plus nets de la photographie, comme la Légion d’Honneur accrochée à sa veste, sorte de « troisième œil » à la pupille rouge.
    • Tout est statique dans cette image, même le regard fixant le spectateur ainsi que le léger sourire qui n’ont rien de naturel. Il veut s’imposer comme un Chef de l’Etat au pouvoir stable et bienveillant.
    • Il tient dans ses mains un livre qu’il est en train de lire dont on ne voit pas la reliure. On suppose qu’il l’a pris dans sa bibliothèque. Il se présente comme un homme de culture exerçant un pouvoir universel grâce à elle. Croisant le regard de l’observateur, il a la volonté de lui transmettre son savoir. Photographié en plan rapproché ou poitrine, montre une volonté de se rapprocher de ses électeurs.
    • Les livres sont flous afin de camoufler les titres des ouvrages. François Mitterrand ne souhaite pas influencer en citant un auteur plutôt qu’un autre. Mais on peut imaginer que ce sont des classiques, des textes importants et universels, à cause de la reliure dorée et en cuir. La photographe, Gisèle Freund précise qu’il s’agit d’un volume des Essais de Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592). Pour anecdote, Mitterrand était un grand amateur de littérature et faisait systématiquement relier tous ses livres.
    • Les objets de la mise en scène sont des indicateurs des proportions des personnages (cf. Louis XIV): il est impossible de se représenter la taille réelle de Mitterrand. Mais on a l’impression qu’il est grand et imposant. Dans le portrait de Pompidou, la table donne une indication sur sa taille. C’est une table basse qui a pour effet de le grandir légèrement.
    • La netteté des yeux de Mitterrand et de la médaille accrochée à sa veste est accentuée par le flou du deuxième plan. On peut comparer cet effet de contraste flou/net au portrait de Georges Pompidou.
    • •Georges Pompidou est dans une posture officielle, pris légèrement en contre-plongée pour le hisser au-dessus de l’œil du spectateur.
    • •Dans le choix de sa composition, François Mitterrand montre qu’il est attaché aux traditions culturelles.
    • •On peut opposer cette image avec celle de Giscard beaucoup plus graphique et sans mise en scène, en format paysage, rompant avec la tradition des représentations des portraits officiels. Il se présente comme un citoyen ordinaire en regardant l’observateur dans les yeux. Son slogan était « regarder la France dans les yeux ». La photo est de Jacques-Henri Lartigues.
    • •Autrefois, les peintres représentaient les Rois avec une mise en scène complexe et où tout était peint de façon très nette, avec tous les détails. Le portrait de Louis XIV en est un exemple. C’est la technique de la photographie qui a mis en scène le rôle du flou dans l’image officielle.
Rapport à la problématique :Le photographe sert la personnalité politique de François Mitterrand, homme de culture.
Vocabulaire spécifique :Plan rapproché ou poitrineContraste
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :Comparaison avec les portraits officiels (voir interprétation)
Autre :
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :Qu’est-ce qu’une vue plongeante ?

Icône byzantine

Vierge de l’Annonciation, Antonello da Messina

Louis XIV, Rigaud

Pompidou

 « 

Valéry Giscard d’Estaing

L’auteur Ecrivain français emblématique du XXème siècle (1920-1959). Poète engagé qui a écrit sous de nombreux pseudonymes, dont le plus connu, Vernon Sullivan.
Œuvres les plus connues : J’irai cracher sur vos tombes, 1946 ; L’Ecume des jours, 1946 ; L’Herbe Rouge, 1949. 
Composition du texte Il s’agit d’un texte emblématique de la poésie engagée. C’est un chant de protestation composé de 12 quatrains de vers de six syllabes en rimes embrassées et symbole de la liberté d’expression. 
         

Ce poème  se présente sous la forme d’une lettre ouverte au Président de la République, lettre d’un homme ayant reçu un ordre de mobilisation en raison d’un conflit armé. Il explique ne pas vouloir aller à la guerre et justifie sa décision par les décès survenus dans sa famille à cause de la guerre et parce qu’il ne veut pas tuer de pauvres gens. Il incite les gens à prendre la même décision.

Contexte Le Président de la République à cette époque est René Coty (>1953). Vincent Auriol lui succèdera.La chanson a été publiée le 7 mai 1954, jour de la défaite de la France dans la bataille de Dien Bien Phu, qui marque la fin de la Guerre d’Indochine (1946-1954).         

Elle coïncide également avec le début de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

          Elle a été chanté la première fois par Mouloudji….. Mais ce chant anti-militariste a très vite été censuré par le conseiller municipal des hauts-de-Seine, Paul Fabeur et ceci jusqu’en 1962 malgré la modification des deux derniers vers qui étaient : Et que j’aurai des armes, Et que je sais tirer.

 

Cette chanson a été utilisée, dans les années 1970, pendant la Guerre du Viet nam, lors des marches pacifistes et a été reprise par de nombreux chanteurs tels Juliette gréco, Johnny Halliday, Renaud….

 
Analyse du texte 

  1. 1.   Une chanson originale : une lettre ouverte

 Il s’agit d’une lettre ouverte au Président de La république. Boris Vian s’exprime à la première personne, en respectant les codes de la lettre (formule d’adresse, signature). Une lettre qui a deux destinataires, le Président et le public.

  1. 2.   Un texte engagé

C’est une lettre argumentative dans laquelle on retrouve tous les procédés pour convaincre : des répétitions (anaphores), des phrases injonctives… et une stratégie argumentative : il affirme sa volonté de refuser de faire la guerre mais invite SURTOUT les autres à ne pas la faire. Un appel à la paix. Les arguments sont de plusieurs ordres : Personnels, politiques.

  1. 3.   La poésie pour transmettre un message

La valeur émotionnelle du poème réside avant tout dans sa simplicité poétique : un vocabulaire simple, compréhensible de tous, des rimes certes, mais peu de figures de style, outre l’anaphore (répétitions). Le poète annonce clairement son attitude future : fuite, opposition, incitation à la désobéissance.

 

Autres poèmes de révolte…. Pour les 3°7 et 3°8 –        Louis Aragon, L’Affiche rouge(1956)–        Jacques Prévert, Barbara (1945)–        Paul Eluard, Liberté ainsi que 7 poèmes de l’amour en guerre

 

Pour les 3°3

Paul Eluard, Courage

Victor Hugo, Melancholia

Druon et Kessel, Le chant des partisans

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Comment Goya met-il en avant la cruauté des troupes napoléoniennes ?

 

Date de création et contexte historique :Le tableau fait référence à la nuit du 2 au 3 mai 1808, nuit durant laquelle les troupes napoléoniennes exécutent les combattants faits prisonniers.
Auteur :Francisco Goya est un peintre espagnol né le 30 mars 1746 et mort à Bordeaux en avril 1828. Il travaille au service de la famille royale espagnole  dans un premier temps puis devient peintre officiel du roi d’Espagne en 1786. L’invasion française de 1808 le marque beaucoup et il choisira de dénoncer les exactions des troupes françaises.
Interprétation de l’œuvre :Le tableau présente les massacres des madrilènes dans la nuit du 2 au 3 mai. On voit les trois étapes de l’exécution : ceux qui vont mourir, ceux qu’on est en train d’exécuter et ceux qui sont morts. Le jeu sur la lumière a été mis en avant. Le personnage central se distingue par sa tenue blanche, il fait figure de martyr (référence au Christ crucifié accentuée par la présence d’un stigmate)

Opposition entre les espagnols qui sont dans la lumière (le bien) et les troupes françaises qui sont dans l’ombre.

Les troupes françaises sont de dos, on ne voit pas les visages, elles sont déshumanisés. Les soldats français deviennent des machines à tuer.

 

Rapport à la problématique :Le tableau met en avant la résistance et les courage des madrilènes qu’il oppose à la froideur mécanique des troupes napoléoniennes.
Vocabulaire spécifique :Clair-obscur.

Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :

Massacre en Corée, Pablo Picasso, 1951.

Gif maker
Gif maker

 

Guernica, Pablo Picasso, 1937

Photographie de Guernica après le bombardement.

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?

Comment Picasso, témoin de son temps, s’engage en dénonçant l’horreur de la guerre dans le tableau « Guernica »? Quels sont les moyens plastiques utilisés pour nous montrer la terreur de ce bombardement?

Le 26 Avril 1937, un important raid aérien des avions de la « Luftwaffe » allemande attaqua la ville basque de Guernica dans le nord de l’Espagne. Le monde fut scandalisé ! Des centaines de civils furent tués dans le raid qui devint un incident majeur de la guerre civile espagnole.

Cette toile représente une scène de terreur suite au bombardement de la ville de Guernica en Espagne, le 26 avril 1937. Quand Picasso aura connaissance au cours de la journée du premier mai 1937 des photographies de Guernica en flammes publiées par les journaux, il intègrera le bombardement dans son œuvre.

Dès le 30 avril Picasso réalise les premières esquisses de son tableau monumental, Guernica, qui sera exposé le 15 juin au Pavillon espagnol de l’Exposition internationale de Paris.

Après avoir appartenue à un collectionneur la toile est achetée par le musée d’art moderne de New York avec l’obligation, suite à la décision de Picasso, de restituer le tableau à l’Espagne dès qu’une démocratie  sera effective.

1975 A la mort de Franco, le gouvernement espagnol demande la restitution

1981  « Guernica » est installée au musée Reina Sophia à Madrid

Composition pyramidale avec à sa base des fragments enchevêtrés de corps et à son sommet un œil de lumière ainsi qu’un bougeoir.

C’est une composition savante de trois espaces avec un panneau central où se déroule l’action principale et deux volets adjaçants aux scènes complémentaires comme l’étaient autrefois les retables.

Retable d’Isenheim. Le panneau situé sous le central est une predelle. Dans Guernica, le soldat décapité et démembré occupe le même espace.

Peinte en noir et blanc pour accentuer l’effet dramatique.

Peinte dans un camaïeux de blanc et de noir: évocation des photos de reportage journalistique de l’époque tout accentuant l »idée du deuil.

Le film ci-dessus est une modélisation de la peinture effectuée par PIcasso.

Peinture monumentale. Guernica est d’une taille imposante (3,5 m x 7,8 m)

Dans la tradition des scènes de massacre, voir Nicolas Poussin, XVIIème, Le Massacre des Innocents, Francisco Goya, (Dos de Mayo, Tres de Mayo) qui lui aussi a représenté une scène de l’actualité.

Le dessin joue le rôle fondamental dans cette peinture, les formes sont cernées de noir. Dessin peint gigantesque. Lecture immédiate de l’image, grande visibilité malgré la confusion des éléments enchevêtrés.

L’espace est peu profond dans le but de rendre l’image plus plate, plus frontale.

Pas de modelé sur les corps : là aussi, Picasso aplatit l’image.

Déformations, les distorsions paraissent parfois monstrueuses, elles expriment la souffrance. Les personnages sont représentés de face et de profil dans une recherche virtuelle d’une vision 3 D sur la surface plane du tableau dans une déclinaison du principe déjà utilisé par Picasso durant sa période cubiste 1909-1914.

L’œil – ampoule est une condensation surréaliste d’éléments divers pour créer un sens nouveau : l’œil et la lumière symbolisent la connaissance, le savoir, mais avec l’ampoule, cette connaissance devient électrique. Avec la fissure de l’atome, l’homme a produit de l’électricité mais aussi la bombe atomique.

La représentation des profils et de la vue de face (deux yeux au lieu d’un seul) est une technique cubiste : moyen graphique pour représenter la troisième dimension sur un plan.

Picasso en aplatissant l’image veut réaliser une immense affiche immédiatement compréhensible.

Le choix du noir et blanc évoque les photos de guerre : Picasso vivait en France depuis 1900 mais son cœur espagnol a été profondement choqué quand il a appris par la presse que Guernica avait été bombardée. Le noir et blanc du tableau résulte également des photographies prises lors de la longue élaboration de l’œuvre par la compagne de Picasso, Dora Maar, photographe surréaliste de talent, qui apportait régulièrement au peintre dans son atelier de la rue des Grands-Augustins, les clichés des états successifs de l’œuvre. Picasso consultait les états antérieurs de sa toile pour modifier la peinture par une nouvelle balance des blancs et des noirs pour que Guernica apparaisse comme un immense poster compréhensible par tous, dénonçant le crime contre l’humanité qui venait de se produire. Ainsi, dans le pavillon de la République espagnole de l’Exposition Universelle, Picasso put exposer une critique des totalitarismes qui étaient intervenus militairement dans la guerre d’Espagne, juste à côté de leurs pavillons monumentaux, instruments de leur propagande.

Le taureau et le cheval sont deux symboles forts de l’Espagne. (corrida et pur-sang espagnol). Le cheval représente le peuple selon les propos de Picasso, le taureau, la force.

Picasso peint de façon schématique avec des formes épurées et stylisées. Cependant les expressions des visages sont frappantes pour montrer la souffrance.

Un oiseau est poignardé au second plan. C’est la colombe de la paix, ici assassinée.

Une fleur est tenue dans la main du combattant décapité au premier plan : une lueur d’espoir dans ce chaos. Une renaissance ?

La femme à gauche, qui tient dans ses bras son enfant mort rappelle les Piétà, notamment celle de Michel-Ange:

La femme qui accourt ( à droite) Elle est pathétique dans son élan de communion avec la souffrance du cheval. La déformation des pieds et du corps montre la difficulté et la lenteur de son déplacement.

La femme dans les flammes de sa maison ( extrême droite) implore lève les bras au ciel. Le cou  est allongé la tête renversée, les doigts sont écartés, Les flammes pointues agressives.

Les corps sont déchiquetés. Cet effet est accentué par la technique picturale : il peint avec des masses en aplat, on dirait des morceaux de papier découpés. Tous ces fragments sont projetés en direction du spectateur, comme s’il s’agissait d’une explosion. Picasso fait coïncider le découpage représenté des corps mis en pièces avec la technique picturale en aplat découpant elle aussi des formes claires sur un fond sombre.

«  La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre, offensif et défensif, contre l’ennemi. » « La guerre d’Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple, contre la liberté. Toute ma vie d’artiste n’a été qu’une lutte continuelle contre la réaction et la mort de l’art. Dans le panneau auquel je travaille et que j’appellerai Guernica et dans toutes mes oeuvres récentes, j’exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l’Espagne dans un océan de douleur et de mort. » Propos de Pablo Picasso.

Après une période où elle fut présentée à travers le monde de 1937 à 1939 pour notamment lever des fonds pour les Républicains espagnols, la toile resta aux États-Unis (principalement au MoMA de New York) durant une quarantaine d’années en raison de l’entrée de l’Europe dans la Seconde Guerre mondiale et du refus catégorique de Picasso, engagé auprès du Parti communiste, que l’œuvre aille en Espagne tant qu’une démocratie n’y serait pas effective. Cette œuvre est finalement arrivée en Espagne en 1981, après la mort de Franco en 1975. Elle est exposée au musée de la Reine Sofia à Madrid. Elle est le symbole fort de la fin de la dictature.

Dos de Mayo, GOYA  1814

Tres de Mayo, GOYA 1814

Rapport à la problématique :

Cette oeuvre est un témoignage de  la souffrance du peuple espagnol sous les feux des bombardements nazis.

Par son retour en Espagne en 1981 elle symbolise la fin de la dictature. Picasso de nationalité espagnole, ressentit doublement l’horreur du crime qui révéla en lui une conscience politique et un engagement pour son peuple.

Vocabulaire spécifique :

oeuvre monumentale

déformation

perspective

construction

Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :

Pourquoi Picasso est il particulièrement touché par cet événement?

Pourquoi Guernica est un tableau monumental?

Quels sont les moyens utilisés par Picasso pour montrer le tragique de la scène?

 

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?

Appréhender que l’œuvre d’art permet à la fois de CONSERVER, CULTIVER LA MEMOIRE DES SOUVENIRS et qu’elle permet à l’artiste de DENONCER, DE S’ENGAGER.

 

 

Date de création et contexte historique : 

  • 1931, deux après la crise économique de 1929. La puissance mondiale dégringole.
  • Huile sur métal ; 31,8 /34,9 cm

 

Auteur : Peintre d’origine mexicaine, née en 1907 à Coyocan. L’événement qui bouleversa sa vie fut un accident de bus durant lequel elle fut transpercée de la nuque au bassin par une barre de fer. On sait que Frida a vécu au Mexique et se rendait régulièrement aux Etats-Unis pour suivre son mari Diego Rivera. Ce tableau survient après ses trois années passées aux Etats-Unis. 
Interprétation de l’œuvre :  

  • Frida est dressée au milieu du tableau, dans une élégante robe rose et porte des gants blancs, sur un piédestal sur lequel est inscrit « Carmen – son nom de baptême – autoportrait de l’année 1932 ». deux mondes apparaissent de part et d’autre : le Mexique, à gauche et les Etats-Unis, à droite. Ses bras sont croisés. Une main tenant une cigarette montre les Etats-Unis, l’autre, le drapeau mexicain qui semblent indiquer où se trouvent ses loyautés.
  • Mexique= il prend la plus large part du tableau et est représenté par son héritage antique : temple maya, statuettes antiques, symbolique du soleil et de la lune (vie, mort, renaissance). La nature, la végétation avec ses racines profondes en font une terre riche et prospère. Le Mexique est représenté avec des couleurs chaudes, terrestres.
  • Etats-Unis= des couleurs ternes : gris, bleu. Paysage technologique, étouffant par les fumées qui s’échappent et ses hautes tours… Les Etats-Unis= un pays sans culture.
  • Au milieu du tableau, Frida illustre le lien entre ces deux mondes. Un générateur électrique au sol, côté américain, tire sa force dans le Mexique.

 

 

 

Rapport à la problématique :      L’artiste dénonce l’idéologie américaine du capitalisme et de la surproduction.     Elle nous livre son dégoût pour les Etats-Unis par ce contraste entre un pays nourri de culture et d’histoire, le Mexique, et un pays dont la seule richesse reste le progrès industriel.

     L’Art est donc au service de la dénonciation, car la toile de Frida Kahlo pointe du doigt la première puissance mondiale.

     Tout laisse à penser que Frida considère les Etats-Unis comme un pays sans culture où l’identité part en fumée, comme le drapeau.

 

Vocabulaire spécifique : AUTOPORTRAIT – COULEURS PRIMAIRES – ART NAIF 
Prolongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :
Autre : 
Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :

  • En quoi ce tableau vous surprend ?
  • Quel est le sujet principal de l’œuvre ?
  • Type de plan ?
  • Quel aspect du corps a été privilégié ?
  • Quelle image a-t-elle voulu donner ?
  • Quel est l’intérêt d’un autoportrait ?
  • Faut-il être le plus ressemblant ou s’exprimer librement ?

 

L’affiche rouge 21 février 1944 

L’Affiche rouge du groupe Manouchian

Le contenu de l’affiche

L’affiche, dont l’image figure ci-contre, comprend :

  • un slogan : « Des libérateurs ? La Libération ! Par l’armée du crime » ;
  • les photos, les noms et les actions menées par dix résistants du groupe Manouchian (tous d’origine étrangère ou / et juifs)
  • six photos d’attentats ou de destructions, représentant des actions qui leur sont reprochées.

Affiche de propagande nazie : La mise en page marque une volonté d’assimiler ces dix résistants à des terroristes : la couleur rouge et le triangle formé par les portraits apportent de l’agressivité ; les six photos en bas, pointées par le triangle, soulignent leur aspect criminel. Affiche qui n’a pas eu l ‘impact souhaité ( Poème d’Aragon)

Un peu d’histoire

Le 21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de grandes affiches rouges. Elles font état de l’exécution au mont Valérien de 23 «terroristes» membres d’un groupe de FTP (francs-tireurs partisans).

Le chef de ce groupe de résistants s’appelle Missak (Michel) Manouchian. Il est né en Arménie 36 ans plus tôt et a été marqué par le génocide arménien.

Quand il arrive en France, en 1924, il apprend le métier de menuisier et adhère au syndicat communiste, la CGT. Au Parti communiste, il fait partie du groupe MOI (Main-d’Oeuvre Immigrée). Pendant l’occupation allemande, il rejoint un petit réseau de résistants communistes, les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main-d’Oeuvre Immigrée).

La propagande nazie joue sur l’origine étrangère de Manouchian et de ses compagnons d’infortune (pour la plupart Arméniens comme lui ou juifs d’Europe de l’Est). Manouchian, le matin de son exécution, écrit une lettre testament à sa femme Mélinée dans laquelle il lui demande de continuer à vivre sans lui et d’être heureuse et où il se défend d’être un terroriste.  Cette lettre est aussi un message de paix puisqu’il pardonne aux Allemands et qu’il pense que la guerre ne durera plus longtemps.

 Un poème

L’Affiche rouge

Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans.

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents.

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand.

Adieu la peine et le plaisir adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui va demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.

Louis Aragon, Le roman inachevé, 1956.

L’étude de l’affiche a été menée en parallèle avec le poème d’Aragon et la lettre de Manouchian à sa femme.

Problématique et analyse : Dénoncer ou servir le pouvoir ?Affiche servant la personnalité de Barack Obama dans sa campagne présidentielle de novembre 2008
Date de création et contexte historique :Barack Obama entre en fonction le 20 janvier 2009. Sa présidence intervient dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan, de crise au Moyen-Orient, d’importante récession de l’économie américaine et de crise financière et économique mondiale. (wikipedia)
Auteur :Inconnu.
Interprétation de l’œuvre :*Composition symétrique et centrée pour inscrire le personnage au coeur de l’image et pour une visibilité instantanée, immédiate.*Barack au premier plan, la foule en arrière-plan. Photographié en plan poitrine, plan rapproché.*Barack OBAMA photographié en contre-plongée, ce qui le grandit légèrement. Il conduit la foule vers la lumière.

*Contraste de couleurs chaudes et froides: pour mettre en valeur la couleur de sa peau.

*La lumière en dehors du cadre, source lumineuse hors-champ, irradie son visage. Il propose de guider le peuple vers la lumière.

*Le bleu: immensité du ciel à mettre en rapport avec l’immensité du territoire américain, l’image reprend les couleurs du drapeau des Etats Unis, les petits cercles, les étoiles du drapeau américain. *C’est une couleur froide. Il propose un pouvoir froid mais éclairé, adouci, plus « chaud », grâce à sa personne.

*Il esquisse un léger sourire, une expression inspirant la confiance.

*La chemise blanche pour accentuer l’effet de lumière et créer un contraste avec sa peau ; personnage de lumière présentant un programme politique « lumineux ». Il se montre comme un ange ou un prophète entouré d’un halo blanc: les nuages.

« believe », croire, terme à connotation religieuse. Affiche politique où le religieux tient une grande place.

*Le slogan est bref, « change ! » ou « le changement », parole directe, en blanc au dessus de la tête de B.O dans un cadre bleu foncé fonctionnant comme une auréole.

*La foule anonyme et sans visage, pour ne pas diviser les communautés, ni en favoriser une en particulier, est au second plan, située au niveau des oreilles de B.O. Il montre par cet effet de composition qu’il est à l’écoute du peuple clamant son nom. Il ne veut pas s’imposer mais montre que son élection est de l’ordre de l’évidence.

*Son nom, Obama, est écrit en petit, en retrait, dans la partie inférieure de l’affiche. Il ne fait pas le culte de sa personne.

 

Rapport à la problématique :Avec cette affiche aux détails soigneusement programmés, B.O se présente comme une personne à la fois froide et chaleureuse, prête à affronter de grands défis, de grands espaces et de guider le peuple vers la lumière. L’art est au service du pouvoir, mais comme on peut le constater, les effets plastiques mis en œuvre restent les mêmes au cours de l’histoire mais avec des significations radicalement opposées !
Vocabulaire spécifique :ContrasteFrontalProlongement et rapprochement avec d’autres œuvres artistiques :

Comparer cette affiche avec celle des propagandes fascistes ou la contre plongée est beaucoup plus forte, durcissant davantage les personnages, et les couleurs rouges, jaunes dominant bien souvent pour caractériser la dictature. Expliquer les différences et les similitudes

Questions à poser aux élèves le jour de l’examen :

Qu’est-ce qu’une vue en contre-plongée ?

Qu’est-ce qu’ un plan poitrine ?

Qu’est-ce qu’un slogan ?